• ... le début ? CLIC !

    J'ai forcé tes lèvres sud d'un lent jet de reins. Mon sexe arpentait ton intimité qui m'absorba bientôt jusqu'à la douce brûlure de ton ventre. Nous avions hoqueté ensemble puis gémi en chœur. Je t'écrasais le pubis sous mon poids, mes cuisses écartelaient les tiennes. Je soulevai le buste, les bras tendus, m'arrimant des deux mains sur tes épaules. Tes yeux se sont mis à chavirer, tes lèvres s'ouvraient sous le souffle d'un cri rauque de bête blessée.

    Je me suis laissé tomber sur toi, nos seins conjugués, nos bouches qui s'accolaient, nos doigts qui s'entrelaçaient, se tordaient, semblaient se battre, tes jambes qui m'étouffaient.

    Nous sommes restés ainsi un long moment, moi ancré au fond de toi et toi qui remuait la croupe tant bien que mal, comme si tu désirais que je te chevauche à cru de part et d'autre de la prairie.

    Je voulais te rendre folle de désir, je suis revenu au col de ton sexe et me suis subitement  arraché à toi. Tu as glapi, tu m'as même frappé l'épaule d'un léger coup de poing. Je me suis emparé de tes poignets et t'ai croisé les bras au-dessus de la tête. Je t'ai doucement mordu le menton tandis que mon pal ressurgissait tout soudainement dans le creux de ta fleur dégoulinant de ton suc. Tu as crié par deux fois quand il s'est enfoncé jusqu'à la garde pour opérer aussitôt machine arrière ; j'ai replongé encore, tu as miaulé de même, je suis revenu aux bords de ta fleur, tu as fermé les yeux en esquissant une grimace. Tes reins ruaient, tes jambes nous balançaient, imprimant à notre union des allures de bataille.

    A cet instant, j'ai voulu te souffler un « je t'aime » dans l'oreille mais j'avais peur de regretter un mot aussi stupide alors que nos corps l'hurlaient à leur façon. 

    Tu sais, ta chair s'imprimait tellement dans la mienne, ton visage torturé de plaisir était si beau et nous paraissions tant accorder nos mouvements et nos cris à l'unisson que je craignais d'en finir trop vite, trop tôt, trop rapidement. C'est pourquoi je t'ai lâché les poignets, c'est pourquoi je me suis arraché à toi, desserrant de force la tenaille de tes cuisses, c'est pourquoi je me suis rabattu sur le côté, mon bras gauche se faufilant sous tes épaules, ma main droite atterrissant sur ton ventre en sueur. Tu m'as jeté un regard frustré, fâché, meurtrier, déjà plein de reproches. « Attends ! », murmurai-je en t'embrassant la joue, « attends ! ». Tu avais l'air pitoyable d'une petite fille à qui l'on vient de voler son sac de bonbons. Je te caressai les seins, passionnément, pour t'amadouer sans doute. Ton ventre palpitait quand mes doigts le rejoignirent. Je regardais au-delà de toi, le ciel, les arbres qui nous entouraient au loin, peut-être pour atténuer mon ardeur. J'ai ainsi atteint ton mont de vénus, descendu plus bas, à l'entrecuisse, franchi un bouton turgescent, humidifié mon index à l'orée de ta vulve, poursuivi plus avant mon cheminement fébrile.

    Et, quand j'ai abouti là où je voulais t'emmener, mon index pénétrant doucement mais sans rémission ton orifice fessier, quand tes pupilles se sont élargies, quand j'ai titillé du pouce le bulbe de ton sexe, quand nos langues se sont enlacées en plein air, un air frais qui nous desséchait  la gorge et nous empêchait le moindre cri, à ce moment précis, j'ai eu le sentiment de devenir ton seul amant, ton seul amour, ton seul bonheur. J'en étais bien proche moi aussi lorsque j'ai senti monter en toi un orgasme inéluctable, feulant dans ta poitrine, te déchirant l'échine et secouant tes membres tout entiers.

    ... C'EST LA FIN !


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    Mes lèvres te gourmandaient, du cou aux épaules, des épaules aux creux de tes mains posées près de tes hanches comme des nénuphars, tes paumes qui se resserraient un bref instant sur mon menton, lui qui hésitait encore entre bâbord et tribord. La peau blanche de ton dos m'éblouissait davantage que ce soleil en ascension dans le ciel, doux, tiède, inéluctable. Ma bouche parsemait à présent ton échine de milliers d'étoiles en plein jour. Je sentais tout ton corps s'abandonner au désir, tes reins se cambrer, tes cuisses s'entrouvrir. D'un coup de langue, j'ai alors zébré ta chair, du cou jusqu'à la naissance des fesses. Tu avais un curieux goût de sable et d'iode et nous étions pourtant si loin de la mer. J'ai alors pris tes fesses à pleines mains pour les pétrir, le temps que les rayons du soleil fasse évaporer ma salive. Une tribu de choucas se mit à voleter au-dessus de nous en coassant. Nous les avions dérangés peut-être, à moins que ce ne soient quelques promeneurs dans les bois. Mais ils étaient rares à cette heure, je le savais. Un chasseur, qui sait ? Ou le propriétaire de la prairie. Peu m'importait du reste, pourvu qu'ils nous laissent nous aimer en paix. Toi, couchée ventre à terre, et moi, à croupetons sur la saignée de tes genoux... Mon cœur de loup battait la chamade, mon sexe se dressait sous mon pantalon comme le mât d'un chapiteau. J'avais une envie difficilement répressible d'ôter ce tissu qui nous séparait, de t'écarter les cuisses plus encore, de te prendre et te surprendre, ma louve.

    Mais je n'avais parcouru qu'un tiers de ma visite, je voulais te découvrir encore plus intimement, les jambes, les genoux, les pieds, les seins, le ventre, le nombril, le pli des aines, le mont de vénus, ... 

    Je t'ai alors retournée comme une crêpe ; moi, recroquevillé au-dessus de toi et mes genoux plantés à terre entre les tiens. J'avais besoin de ton regard, j'avais besoin de ta bouche, j'avais besoin des aréoles de tes seins sous mes doigts. J'avais besoin que l'envie nous devienne insupportable.

     

     

    Dans un gracieux et délicat mouvement tu as entrepris mon retournement,  mes cuisses et mes genoux étaient à toi, tu y prenais goût. A pleine bouche de tes lèvres chaudes tu mangeais délicatement ma chair d'ange. L'intérieur de mes jambes maintenant t'était offerte, avec ta langue experte tu as fais insidieusement les détours et contours de ce diamant qui t'attendais suave.

    Nous étions en phase tous les deux, c'était rare d'avoir une telle complicité comme la nôtre.  Tu m'as enlacé en souriant, nos lèvres se sont rejointes, tu étais doux et tendre.
    Je me suis offerte à tes yeux, nue, je me suis donnée à tes mains à la fois douces et de feu. Je ne voulais que toi, toi seul et pas un autre.
    Ta bouche est descendue vers mes lèvres entrouvertes qui n'attendaient qu'un baiser, nos langues se sont mêlées dans une grande douceur, puis ta bouche à parcouru le long de mon corps, j'ai écarté mes cuisses que tu disais aussi douces qu'une crème à la vanille, avec ta langue tu es arrivé enfin à ma fleur ouverte, cette orchidée rose et nacrée qui s'offrait à toi, de ta bouche tu l'as parcourue avec délice et avidité, je bougeais un petit peu et toi tu léchais doucement cette fleur qui s'était ouverte, qui s'était offerte, avec délicatesse et volupté.  Doucement, tendrement tu t'es obstiné, te laissant à ton humeur badine. Enfin, oh ! Moment extrême mon bouton d'or s'est voulu suprême, finement puis goulûment tu l'excitais de plus belle, mon cœur battait de plus en plus vite, tu étais ce chef d'orchestre qui donnait la mesure, mon corps raidi éjectait des murmures.

    L'extase était proche, tu m'as senti frémir, tu t'es arrêté, tu as remonté sur mon corps abandonné à mes sens.
    Tu caressais mes formes rebondies, j'ai senti un frisson se dessiner, mon corps tranquillement s'abandonnait, tu es passé et repassé sur ce sillon subtil,  mon corps frémissait de plaisir, la moiteur nous avait envahis.

    J'avais une envie soudaine de te dévorer, de laisser mes lèvres parcourir ton corps, d'y poser sur toi des baisers ardents, mes lèvres avaient besoin d'aventure, tu avais envie de me sentir frémir et moi je partais dans un délire,  j'ai pris le dessus, voulant avec mes long cheveux te surprendre, le long de ton corps je les ai fait descendre, de douces caresses, ils parcouraient ton corps de leur parfum, un soupir, un murmure, tu souhaitais que ce plaisir ne cesse.
    Je me suis délectée de ce joli fruit, ton sexe, que mes lèvres à sa coupe s'humectaient. Ma langue curieuse est descendue aux enfers, ton envie se faisait pressante, j'ai donc déposé sur ton ventre des baisers, ma langue humide jouait autour de ton nombril décrivant des arabesques, tu étais fébrile.
    Tu ne tiens plus, tu veux plus de plus en plus vite, tu as repris le dessus me regardant droit dans les yeux. Tu regardais mes jolis seins gonflés d'envie qui appelaient tes mains, tes longs doigts s'étaient posés sur eux, pour enfin les toucher, les caresser, j'ai frissonné, des milliers d'endroits s'étaient hérissés, ma chair subissait tes mains, et sous elles, mes mamelons durcissaient, tu t'étais penché sur l'un deux, afin de le déguster un peu, aspirant dans ta bouche cette partie de moi, de ta langue tu as exploré mon téton si droit.

    A cet instant je t'ai entouré de mes longues jambes, t'appelant en moi, pour prendre ce dessert, lentement sur mon sexe tu t'y es glissé.
    Impatiente, en moi je t'ai invité.


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    Tu t'es levée d'un bond comme une chatte versatile. Je sentais pourtant ton désir, par ce bras que tu me prenais d'autorité, par ces doigts qui s'accrochèrent aux miens. Je te mangeais le visage de tous mes yeux, ton regard en coin semblait me narguer. Nous avons fait quelques pas, en balançant nos mains liées comme des enfants. Tes sandales se couvraient de rosée, le bas de mon pantalon s'humidifait comme un buvard. Dans le lointain, deux coqs se répondaient d'un clocher à l'autre. On ne pouvait déjà plus regarder le soleil en face. J'ai voulu te demander quelque chose, rien que pour entendre ensuite le son de ta voix. Mais ce que j'aurais pu te dire nous aurait sans doute paru ridicule. Inutile, peut-être. Redondant, éventuellement. Alors, j'ai préféré me taire et t'attendre au tournant. Peut-être aussi étais-tu une femme qui ne fait jamais le premier geste, non par timidité, non par convenance, mais par la toute simple envie de te sentir désirée. Et, depuis le début, je n'avais cessé de te désirer. Moi non plus je ne tenais pas à imposer le premier acte car pour moi, il fallait que cela vienne de toutes parts, instinctivement, de façon imprévisible, ou bestialement le cas échéant.

    Nous sommes ainsi arrivés au terme du jardin. Devant nous, des entrelacs de ronces et une rangée d'orties nous cernaient. C'est toi-même qui m'a attiré dans une brèche de la verdure, d'un pas franc malgré l'urticant des plantes qui se jetaient à l'assaut de nos bras, de nos mains, de tes jambes, de tes chevilles, de tes pieds quasi nus. Je pense même que nous nous sommes achoppés à quelques fourmilières,  tellement les brûlures me traversaient le pantalon. Toi, tu paraissais ne rien sentir, tu semblais n'avoir qu'un seul but, nous emmener loin, loin de ce que je prenais pour un château mais qui n'était déjà qu'un pâle vestige de mon passé.

    Une fois la haie franchie, tu t'es arrêtée d'un seul coup. Je ne pouvais m'empêcher de regarder tes jambes et tes bras griffés, rougis, pantelants. C'est là que tu t'es dressée sur la pointe de tes sandales pour m'embrasser le nez, comme une sœur tendre, comme une amie ambiguë, comme une habitude de vieux amants. J'ai ri le premier, si, je t'assure, toi, tu n'as ri qu'après.

    Le soleil est encore monté de quelques degrés, plus haut, plus tiède dans le ciel.

    Et, serrés l'un contre l'autre, nous avons entamé notre marche à travers champs. Tu regardais partout autour de nous, l'air émerveillé, tu me montrais du doigt les endroits où nous aurions pu y faire un nid. C'est alors que, bien au-delà de mon envie de toi, de ton corps, de tes baisers, j'ai commencé à être franchement amoureux de toi. Et, subitement, je me persuadais qu'il en était de même pour toi. 

     

    Nous avons traversé un champ, je t'ai pris la main pour t'attirer vers le bas, nous nous sommes allongés dans l'herbe, regardant le ciel, nous laissant l'herbe nous chatouiller, j'ai commencer à parler pour enfin briser ce silence qui se faisait lourd, je parlais pour ne rien dire, de mes attentes, de mes rêves. J'ai pivoté de côté, remontant légèrement ma robe jusqu'au haut de mes cuisses, tu t'es tourné vers moi me dévorant des yeux, et posa ta main sur l'une d'elle, ta bouche avait invité la  mienne pour l'explorer, pour descendre le long de mon cou, mon cou si sensible à tes caresses. Je m'étais rapprochée, mon corps pressant le tien, ton torse appuyait ma poitrine, l'un comme l'autre nous commencions à fondre.

     

    Tu parlais, tu parlais de tout et de rien, sur un ton monocorde, psalmodique, lancinant, sans doute pour cacher l'émoi qui te prenait à la gorge. C'était comme un chant dans une langue étrangère et inconnue, celui d'une sirène, d'une aborigène, qui sait ? d'une lunaire...

    Oui, tu t'es tournée vers moi et j'ai fait de même. Je ne savais si ta robe relevée sur le haut de tes cuisses était un accident, un hasard ou une offrande. Mes lèvres ont parcouru les tiennes, nos langues se sont emmêlées un court instant. Tu n'as plus dit un seul mot, ou peut-être avais-je cru entendre un indicible gémissement, J'ai posé ma  bouche sur ton menton, puis déposé un chapelet de baisers tout au long de ton cou.

    Ma main (c'était la droite, je me rappelle, elle en porte encore la trace) s'est envolée vers ta cuisse, glissant lentement vers la ligne marquant le ras d'une fesse. Tu ne portais pas de sous-vêtements. Et, tandis que mon visage parcourrait ta gorge, je me rendais compte qu'il me suffisait de faire tomber les bretelles de ta robe pour embrasser la naissance de ta poitrine. Je sentais tes hanches s'accoler aux miennes et je pressai mon corps tout entier contre le tien, une main entre-nous qui sentait contre sa paume tes seins émoustillés, durs, dardés de désir, l'autre qui se baladait en tremblant sur une fesse et, sous le tissu de ta robe, débouchait bientôt sur le creux arqué de tes reins. Ta peau était tiède, légèrement duvetée, doucement humide.

    Tu semblais t'abandonner toute à notre envie, tu as même redressé ta jambe pour la plier et la coucher par-dessus la mienne. Ton entrecuisse, à travers le fin tissu de mon pantalon, m'ébouillantait la chair. Et tandis que je te mordillais le lobe d'une oreille, mes narines frémissant dans l'embrun de tes cheveux, tu as dégagé quelques boutons de ma chemise pour m'effleurer la peau du torse puis me serrer un sein en y marquant tes ongles. J'ai émis un cri rauque, un peu animal. Tu feulais doucement, comme une féline affamée et inquiète à la fois.

    Et subitement, je m'y attendais sans m'y attendre, tu m'avais plaqué les épaules contre le sol, sautant à califourchon par-dessus moi, tes deux bras tendus de part et d'autre de mon visage et ton sexe nu se frottant contre le mien. Tes cheveux dessinaient des zébrure d'orage dans le ciel. Je m'étais déplié d'un coup, bondissant à ta rencontre sous le tissu tendu du pantalon...  

     

    Fiévreusement, tu as passé ta main sous ma robe, mon bassin venant à la rencontre de ta main. J'avais envie que cet instant dure des heures, que tu t'attardes sur chaque partie de mon corps, j'ai pris cet air coquin et provocateur que tu aimes tant, tu as retiré ma robe, ma poitrine se dévoile lourde et pleine, rapidement je me suis retrouvée nue face à toi, tu m'as prise dans tes bras tout en m'embrassant langoureusement, à ce moment là je t'ai regardé d'un air amusé. J'aime cet instant précieux où nos corps se rejoignent, où nos êtres ne font plus qu'un, une fusion parfaite.

    J'aime voir les expressions de ton visage au fur et à mesure que le plaisir monte, je me laissais aller complètement au spectacle de tes doigts sur mon corps, tu m'as attiré vers toi pour me prendre dans tes bras, tu t'es mis à caresser tendrement mes seins chauds contre ton torse, tu les as ensuite pris à pleine bouche, puis je me suis allongée sur le ventre, en totale confiance, tu m'as caressé le dos jusqu'en bas des reins, je me suis faite indécente, seul le plaisir compte dans ces moments là.


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  • Je suis arrivé vers 21 heures, fourbu, affamé, les jambes lourdes.

    Au fond du jardin, la lune était immense, ombrant crûment arbustes et pelouses, une lune intense qui affûte les sens. On dit que c'est la nuit où les fous s'agitent, où les loups-garous surgissent, où chaque flaque de lumière a l'apparence d'un revenant. J'aurais bien voulu t'emmener par la main vers l'un des bancs de pierre qui ponctuent le chemin. Il y faisait frais. Tu te serais peut-être serrée contre moi, tu aurais peut-être fait celle qui frémit, sans qu'on sache trop pourquoi. Je t'aurais demandé si tu avais froid en espérant t'entendre me répondre autre chose. Tu n'aurais pipé mot. J'aurais eu la gorge sèche en écoutant ton silence.

    La lune monterait, tranquille, paisible, comme nous même le serions, à côté l'un de l'autre sur ce banc, les jambes étendues, les bras incertains de leurs gestes. Tu m'aurais parlé des étoiles, sans doute pour faire diversion. J'aurais regardé tes yeux, brillants comme deux pépites de charbon dans la nuit.

    Oui, c'est la pleine lune (ou presque).

     

    J'aurai sûrement dit oui à cette proposition, assise sur le banc, le coeur battant de plus en plus fort, des frissons parcourant mon corps, bien sûr pas à cause du froid mais bien à cause de toi. Dans un long silence j'espèrerai que tu me proposes tes bras, ce que tu ne feras pas, par pudeur envers moi, c'est alors que  je franchirai le pas que les femmes ne font pas, du moins pas si souvent que ça. Puis délicatement je soulèverai un de tes bras, et toi sans rien dire tu le laisseras faire, et tout contre toi j'écouterai le chuchotement du vent, les joues rougies par ce qu'il viendrait de me dire.


    Je laissai tomber, ballante, ma main sur ton bras nu. Je n'osais y poser ma paume, tant celle-ci risquait de te brûler ; il est vrai que j'ai toujours les mains chaudes. Tes cheveux voletaient contre ma joue, tout ton corps semblait figé, dur, tendu comme un arc. De ma main libre, je balayai tes mèches autour de ton visage, esquissant une vague caresse sur un front froid comme ceux des statues. Le vent remuait les pleureuses du saule au-dessus de nous. Je resserrai instinctivement mon étreinte, comme pour te protéger de la fraîcheur de ce soir d'automne. C'est à cet instant que, à quelques pas derrière nous, un rauquement animal, bref et indéfinissable, a marqué la montée subite du vent. Tu as relevé la tête, les yeux aux abois. J'ai ri, d'un rire bête censé te rassurer. Mais tu n'avais pas l'air effrayée car tu t'es mise à rire de même. Tes dents étincelaient dans la pénombre et je t'avoue que j'ai imaginé la déchirure qu'elles me feraient si tu t'étais subitement mis en tête de me mordre.  J'ai alors prononcé ton nom, trois syllabes distinctes effacées par le vent et se perdant dans ton sourire qui avait pourtant le don de m'inquiéter.


    Nous pouvions sentir sur nos visages cette brise d'été, le parfum des roses, l'herbe doucement mouillée par la rosée, nous étions restés toute la nuit l'un contre l'autre, à espérer ce je ne sais quoi, comme deux adolescents maladroits qui n'osent faire le premier pas. Les premières lueurs du soleil commençaient à réchauffer notre visage, pas un bruit dehors, juste mon cœur qui battait de plus en plus fort. Je ne savais que te dire, mes yeux parlaient d'eux-mêmes, et ne cessaient de te regarder. Parcourant ton corps comme pour te caresser, mes lèvres à demi entrouvertes ne cessaient de te réclamer. Quand allais-je enfin recevoir ce baiser tant attendu...


    Comment ai-je pu tenir toute la nuit sans m'approcher de tes lèvres, dis-moi ?  Peut-être parce que j'avais rajeuni de vingt ans en une nuit. Tu étais si... que dire ? J'étais si... que dire ? Nous étions des enfants.

    Bref, le matin est apparu, j'avais eu un peu froid, toi aussi sans doute. Nous nous serrions de plus en plus fort. Tu me regardais. J'évitais ton regard. Je pensais à ta bouche, fraîche comme l'aube sans doute, je rêvais à ta langue, froide, molle et véloce à la fois. J'imaginais nos mains nous caressant, nos doigts un peu hésitants. Je fantasmais, plus loin encore. Ce petit matin semblait propice mais j'avais tellement peur d'être maladroit, de ne pas te plaire, d'être comme un adolescent impubère, de te perdre, oui, en trois mots, de te perdre avant même de t'avoir trouvée.

    Mais tes yeux me redonnaient confiance. Nous ne disions mot. La nuit était acquise.
    J'étais conquis. Tu étais ma conquérante. J'aurais tant voulu que tu fasses les premiers gestes, un sourire, les doigts levés vers le ciel, tes lèvres se déposant sur les miennes comme un papillon, ou une mouche insistante. J'aurais...
    J'ai baissé le menton vers le tien.
    Nous nous sommes touchés. Sans doute avais-tu toi-même relevé le visage.
    J'ai serré la main sur ton bras nu.
    Il était comme ta bouche, frais et...
    J'ai failli mourir, je te jure, quand ta langue s'est faufilée entre mes lèvres pour frôler la mienne. Déjà, je ne respirais plus.
    Inconsciemment, j'ai posé ma main libre sur l'un de tes genoux.
    J'avais tellement envie de ... dans la rosée du matin.

    Mon corps me trahissait, ma bouche se faisait de plus en plus gourmande, j'étais envahie de désirs, d'un troublant délice. Tu ne bougeais pas et pourtant tu subissais mon caprice de provocatrice. Autour de nous plus rien n'avait d'importance, c'était un instant magique où nos regards se croisaient, ces regards qui en disent long sur nos désirs, où nos bouches se mêlaient. Nos corps se rapprochaient de plus en plus, notre soif prenait le dessus, l'envie de faire l'amour se faisait de plus en plus forte, une envie de fusion parfaite !

    Je me suis levée, te prenant par le bras, voulant marcher un peu, nos yeux brillaient, nos doigts s'enlaçaient, j'avais cette envie de te serrer contre moi, de te recouvrir de baisers, dans ma tête tout défilait à une vitesse, toutes les questions se posaient « que dois-je faire ? Et si je fais le premier pas, ne va t'il pas me trouver trop entreprenante ? » Je te regardais du coin de l'œil, et toi tu me dévorais des yeux, nous savions à ce moment précis que cet instant précieux arriverait bientôt.

     à suivre... CLIC !


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