même si on reste sur sa faim !

Gabriel

Cette année, Saint-Nique, une fois ne sera pas coutume, je voudrais une belle poupée grandeur nature mais pas trop, avec des yeux océaniques, une bouche sourigourmande et une petite fossette à la commissure des lèvres, à droite de préférence. En général, Saint-Nique, je les préfère rigolotes avec de petites ridules au coin des yeux. Pas trop maquillé, s'il te plaît, le visage, et je la vois bien pourquoi pas avec des lunettes et les cheveux courts, ton auburn au mieux, bouclés ou lisses, peu m'importe.

Essaie aussi de m'en trouver une avec la peau blanche, élastique, malléable, satinée et légèrement duvetée. Non, je ne veux ni une boulimique, ni une anorexique, ni une trop grosse, ni une trop maigre.
Question attributs, rappelle-toi que j'apprécie toutes les formes de poitrine, pour peu qu'elles ne débordent pas de mes mains et que les tétons soient têtus comme des dés à coudre. Tu le sais, je suis fasciné par les genoux marqués et les cuisses nerveuses, comme par les fesses rondes et bien charnues, et, oui, j'ai un penchant pour les pénils glabres ou à la toison joliment dessinée.

En ce qui concerne ses toilettes, jupes courtes et pantalons trois-quarts me plaisent assez, je dois dire, de même que, en été, les tee-shirts sans manches, les liquettes détournées ainsi que les blouses au décolleté pigeonnant, et, l'hiver, les lainages légers, les gilets et une veste en cuir, ou en nubuk à la rigueur.  Les sandales sur les pieds nus ou les bottes hautes ont également toute ma faveur. Pour ce qui est des sous-vêtements, ils seront absents ou discrets, délicats et colorés. N'oublie pas les accessoires, bonnets, écharpes, ceintures et bijoux.

Tu sais, j'aimerais enfin qu'elle soit indépendante, révoltée et curieuse de tout. Sautes d'humeurs, maniaquerie ou un caractère bien trempé ne me dérangeraient nullement, bien sûr.  Enfin, inutile de te préciser sans doute que je l'adorerais pétillante, imprévisible, amante jusqu'aux bouts des ongles, tendre à ses heures et... amoureuse, il va de soi.

Saint-Nique, n'élude pas ma commande, je t'en prie, et surtout pas en me répondant que je l'ai déjà rencontrée l'année passée ! Ce que je te demande, Saint-Nique, c'est sa sœur jumelle ou son clone, parce que celle-là, tu vois, je ne la vois pas assez.

Enfin, enfin, enfin, si tu décides de passer une fois de plus par la cheminée, je te promets d'éteindre cette fois mon poêle à bois le soir du 6 décembre. Oui, oui, je sais qu'il t'a fallu un an tout entier pour que ta barbe carbonisée repousse et que le Père Fouettard en est resté dans le cirage depuis. Non, non, je n'oublierai pas les carottes pour ton âne, ni la p'tite bouteille de liqueur sur la table du salon, avec deux verres, oui.

Merci, Saint-Nique.

Moi (tu connais l'adresse).

P.S. Sage, moi ? Oui, toujours plein de sagesse je suis.

Dessin extrait de LEXILOGOS