• TOPRoxane



    Les deux derniers piliers qui s'incrustaient au comptoir ont enfin décidé de lâcher prise. Vu leur état d'ébriété, c'était peut-être leur seule décision raisonnable de la soirée. Ma call-girl a jeté un regard sur sa montre-bracelet en leur disant au revoir sans même quitter mes genoux pour aller vérifier la monnaie qu'ils avaient déposée sur le comptoir. « Attends ! », gémit-elle en repoussant ma main envahissante.
    Elle est allée fermer la porte du Bruxelles-Texas à double tour. Mon angoisse est montée instantanément quand elle a rabattu les tentures aux vitrines. Chez moi, j'avais aboli les voilages aux fenêtres depuis longtemps.
    Je n'eus droit à aucun commentaire à propos de Sophie et je laissai prudemment le sujet de côté. Pour l'heure, je préférais la laisser m'entraîner sur le tapis vert du snooker.
    Je lui ai baissé le short jusqu'aux chevilles et, agenouillé entre ses cuisses, lui ai d'abord fait consumer trente-six chandelles à petits lapements au travers du fin tissu de son slip. Quand ma langue a ensuite enflammé son sexe à vif, elle a aussitôt brûlé comme une torche, les seins gonflés sous mes paumes glissées sous son chemisier, les fesses durcies et les muscles qui raidissaient ses jambes comme des chevrons de bois appuyés sur mes épaules. « Viens ! Viens ! », gémissait Roxane avec banalité, en ruant subitement sous l'emprise d'un orgasme inextinguible.

    (...)

    Je l'ai invitée chez moi. Roxane s'était finalement écroulée, les bras et les jambes en forme de croix au centre de laquelle palpitait encore son sexe comme la gueule d'une grenouille. Je n'assurerais plus guère une résurrection de sa part. Aussi, je me glissai dans mon bureau, ce qui était sensé signifier aux femmes que, outre mes qualités libidinales, j'étais également doté d'un cerveau.


    « Je te dérange ? Tu dormais, Comtesse de Ségur ? »
    « ... Pas vraiment. Dis, Jules Verne, elle fait un peu pute, ta nouvelle copine, non ? »
    « Comtesse, Comtesse... Cela me trouble davantage lorsque vous me vouvoyez, le saviez-vous ? »
    « ... »
    « Hier, je me suis branlé... Je n'imaginais pas que Britney Spears ou Mandy Moore pouvaient autant m'inspirer... Tu t'en doutais ? »
    « ... Un peu. Apparemment, les viandes faisandées s'accommodent bien de la chair fraîche. Moi, je me suis grattée en pensant à David ! »
    « Merci pour la recette de cuisine... David, c'est ton copain ? »
    « Putain, je parle d'Hallyday... Ne me dites pas que vous êtes réellement branché sur moi... Et le fantasme, bordel ! Y a quand même un paquet de top model, de chanteuses ou d'actrices un peu bandantes, non ? Vous n'en connaissez aucune à part la Spears, ou quoi ?»
    « Si. Ca me sert pour le casting de mes bouquins... »
    « ... Alors, allez, choisissez-en une au hasard, une qui vous fait bien saliver, Jules... »
    Je suis tombé sur Mena Suvari.
    « Pas mal, pas mal ! Une vraie beauté américaine ! J'aime... »


    J'avais une sacrée envie de poursuivre notre conversation mais j'ai adopté d'urgence un autre ton : « Bon, eh bien, à plus tard, Comtesse, je te recontacterai...  ». Roxane, les yeux gonflés et les seins sur les genoux, venait d'apparaître dans l'embrasure de la porte.
    « Où est-ce qu'on pisse chez toi ? Dans l'évier de la cuisine ? », marmonna-t-elle dans son demi-sommeil.
    J'entendis l'urine couler dans le fond d'eau. Je me suis dit qu'une femme qui montre autant d'intimité à son amant est une femme qui en cherche un autre, ou qui en a une flopée en réserve. Lara Croft, collée au mur d'en face, devait sans doute se rincer l'œil mais elle n'était pas femme à gloser les événements
    « C'était qui, pour te sonner à une heure pareille ? », demanda le squelette de Roxane, perché sur la cuvette.
    « Mena Suvari, tu sais, la Lolita d'American Beauty. Elle revendique le premier rôle dans mon prochain roman... », rétorquai-je non sans moquerie.
    « Très drôle ! Je ne savais pas qu'elle était Comtesse ! », commenta Roxane en lâchant un petit pet sifflant qui embauma illico tout l'appartement.

    J'ouvris grand la fenêtre du bureau. Tout se terminait avec une bête histoire de porte ouverte qui se refermait sur notre histoire, à Roxane et moi.


    Extrait de « INSECTUEUSE », roman 2001


  • Commentaires

    1
    Lundi 16 Octobre 2006 à 17:17
    re....
    Mais mon cher... le noir s'accommode bien du X et vice-versa... L'amoncellement d'élements pronographiques n'est pas le must... Syntaxe bleue pour paumettes rougies... j'aime..
    2
    Lundi 16 Octobre 2006 à 17:20
    Hey !
    elle est cochonne dans tous les sens du terme ;-D
    3
    Elisa
    Lundi 16 Octobre 2006 à 17:37
    Quand
    est ce que tu publies notre texte?
    4
    Lundi 16 Octobre 2006 à 22:13
    Toula
    ... et vice versa, de fait. Bixxx, toi.
    5
    Lundi 16 Octobre 2006 à 22:18
    Frenchie...
    Vrai de vrai...
    6
    Lundi 16 Octobre 2006 à 22:19
    Princesse,
    je n'osais pas te le demander... Je mets nos vrais pseudos ? ;o))
    7
    Lundi 16 Octobre 2006 à 22:32
    Oui Cher Topx.....
    Vice versa.... et on versa dans les côtés les plus sombre de nos vices les plus inavouables... mais qu'on aimât raconter... Car toutes les vérités sont bonnes à dire...
    8
    Lundi 16 Octobre 2006 à 23:00
    No meilleur comment
    à ça que le tien, Toulinou...
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