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luli
Déjà, dans l'ascenseur pas plus vaste qu'une cabine de douche, Luli avait ingénument pressé son corps contre le mien, comme si, d'emblée, elle tenait à me signifier que j'en aurais pour mon argent. Le caisson grimpait les étages en renâclant et le couinement de la poulie au-dessus de nous se rapprocha si lentement que j'avais eu largement le temps de m'inquiéter quant à la solidité du câble qui nous tractait avec si peu de conviction.Le parfum de rose qui émanait de Luli me rassurait en partie, davantage que sa chair tendue sous sa courte robe noire. Anxieux et embarrassé, je ne parvenais pas à décider où poser mes mains. A vrai dire, le creux de ses reins était accueillant, trop accueillant pour être sincère, et ses seins dardés sous son ridicule tablier blanc de soubrette me semblaient siliconés et artificiels. Je plantai finalement mon regard dans ses yeux fendus en lui brossant gauchement ses longs cheveux raides du bout des doigts. Elle se serra plus encore contre moi, se dressa sur la pointe des talons et plaqua avec ardeur son mont de vénus à hauteur de ma braguette de pantalon, afin de ne me laisser aucun doute sur l'état dans lequel elle allait me transporter par la suite.
Le bahut décida de caler net entre deux étages. Un juron agacé de la jeune femme, incongru entre ses lèvres qui pinçaient doucement les miennes, résonna contre mon palais, tandis que mes testicules me remontaient dans les tripes. Comme un geste coutumier, Luli flanqua aussitôt un coup de poing sur le bouton-pressoir du quatrième étage et notre cercueil reprit péniblement son petit bonhomme de chemin jusqu'à destination. Je me jurai quant à moi de redescendre tout à l'heure du quatrième ciel par l'escalier, si toutefois mes muscles tétanisés me le permettaient encore après la séance épique que me promettait d'ores et déjà la gourgandine.
La grille articulée s'ouvrit sur un long couloir sombre et étroit, tapissé de portes peintes en rouge écarlate. Luli parut hésiter un instant en reluquant son jeu de clefs, puis opta pour la troisième sur la droite. Une fois entrouverte, la porte bailla sur une luminosité bleuâtre et envahissante. J'eus l'impression de plonger à sa suite dans un aquarium.
La chambre était à l'avenant du sas qui nous avait acheminés : quatre mètres carrés, cinq tout au plus. Le matelas étroit, aux draps vert d'eau, occupait toute la pièce, ne laissant à la porte d'entrée qu'un espace restreint pour s'ouvrir à quatre-vingt degrés tout au plus. Les trois autres parois étaient recouvertes à mi-hauteur de miroirs lourdement ourlés de dorures clinquantes, mais piquetés par endroits et, en tout cas de propreté douteuse.
Sans un mot inutile, Luli m'aspira dans le réduit, m'intimant de m'asseoir sur la paillasse, d'un geste autoritaire de ses longs ongles peinturlurés.
Puis, elle referma vivement la taule sur nous comme, vraisemblablement, Satan clôt son portail dès l'arrivée peu convaincue de nouvelles ouailles. Luli, un tantinet plus convaincante, s'installa doucement à mes côtés, relevant ses jambes noueuses pour ôter ses sandalettes aux semelles compensées. Ainsi écartait-elle négligemment les cuisses pour me faire voir à la faveur de l'un des miroirs que, sous les courts volants de sa robette, elle portait un slip translucide dont les dessins de dentelle ne masquaient rien de son intimité. Sous les lampes bleues, la peau nue de ses cuisses se ternissait d'une vague tonalité vert de gris, presque blafarde.
Après avoir dénoué son tablier, dans le dos et derrière la nuque, elle entreprit ensuite de déboutonner son bustier, sans cesser de me couler des regards éloquents par-dessous ses longues mèches noires qui lui balayaient le front et les joues. Le soutien-gorge était du même acabit que le slip, tous deux réduits au strict minimum.
Le souffle à court de raisonnement, j'effectuai un bref mouvement de la main droite. Celui-ci se multiplia en se répercutant d'un miroir à l'autre. Je tenais à l'effeuiller moi-même, lentement, et me laissai transporter dans un premier temps par les formes étonnantes que je découvrais en tâtonnant entre les pans béants de sa blouse. Luli se prêtait à ma caresse curieuse avec une docilité surfaite, quoique très professionnelle. La robe s'ouvrait jusqu'au nombril.
Je la forçai à s'allonger, le torse tout au moins. Elle tomba à l'abandon en arrière, les bras complaisamment croisés derrière la tête.
C'était son métier de me laisser prendre l'initiative si je le désirais. De fait, je la désirais soumise et jouisseuse. J'en eus pour preuve le halètement qui lui souleva la poitrine et le ventre lorsque ma paume gauche batifola par-dessous les pans de sa robe, à l'interstice de ses cuisses écartelées. Là, sous une rare toison aux poils courts et souples, une tiédeur suave perlait déjà à travers le fin tissu du sous-vêtement.
Son sexe se fendit sous mes doigts. Elle me laissa taquiner son clitoris de longs instants durant lesquels je fus quasi certain qu'elle ne maquillait plus son propre plaisir. Je maintins la cadence, glissant tour à tour sous et sur la petite culotte. La voir gesticuler et l'entendre renâcler me comblait d'aise et éveillait au fond de moi un désir intense de la posséder, de la faire glapir et s'agiter encore et encore.
Mais, rassasiée peut-être et pressée sans doute, elle se redressa d'un bond et parut vouloir me remettre à l'ordre en m'attirant de force au-dessus d'elle. C'était convenu entre nous, il est vrai : je n'avais plus droit qu'à un modeste quart d'heure pour vider mes poches, au sens propre comme au figuré.
J'extirpai en hâte la bête turgescente hors de ma braguette et, après avoir fébrilement écarté l'entrejambe de son slip, me plantai en elle avec un rugissement qui parut quelque peu la rassurer sur mes intentions. Deux ou trois minutes durant à peine, je profitai largement de ses seins charnus et longuement de son étroit fourreau brûlant.
Je venais de gaspiller en un instant tout l'argent qui me restait pour la semaine et, contrairement au contenu de mes bourses, je n'en reverrais pas de sitôt la couleur.
(...)
Sylvain Berg extrait de "Engeance commune", nouvelle
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Commentaires
2EveSamedi 7 Octobre 2006 à 22:126EveSamedi 7 Octobre 2006 à 22:14Ceci n'est qu'un test.
Je voulais faire ça discrètos mais mais mais tu es vigilante, je vois !9EveSamedi 7 Octobre 2006 à 22:2110EveSamedi 7 Octobre 2006 à 22:2212EveSamedi 7 Octobre 2006 à 22:26hé hé c'est une lettre-mot,
je t'assure. Puisque t'es là, tu as lu ? Côté photo je suis en recherche... mais j'ai envie de priviligier le texte, dans un premier temps... Je cherche... Sais pas encore vraiment.14EveSamedi 7 Octobre 2006 à 22:3615EveSamedi 7 Octobre 2006 à 22:38je suis victime
d'un complot ou quoi ??? Mon premier message de bienvenue de part jamais et tout les autres oui ?? (reard=retard)J'avais compris.
Qu'est-ce que tu fais de tes deux mains, dis-moi, pour te mélanger les doigts comme ça sur le clavier ?17EveSamedi 7 Octobre 2006 à 22:4719EveSamedi 7 Octobre 2006 à 22:51WOW
dans le blog reactor sans avoir rien dit d' intéressant... rien d'excitant.. et avec des fautes...20EveSamedi 7 Octobre 2006 à 22:54Le suc d'une plante,
c'est le liquide blanchâtre qui saigne comme d'une plaie quand on l'arrache... Le suc, c'est aussi la quintessence de quelque chose...23EveSamedi 7 Octobre 2006 à 22:5725EveSamedi 7 Octobre 2006 à 22:58je parlais de moi
lorsque j'ai écrit : rien dit d' intéressant... rien d'excitant.. et avec des fautes... pas de toi voyons26EveSamedi 7 Octobre 2006 à 23:00Que nenni...
C'est un extrait d'une nouvelle que j'ai écrite... La suite n'a rien de x, ni même d'érotique. J'ai écrit une septantaine de nouvelles et quelques romans... Y a matière !28EveSamedi 7 Octobre 2006 à 23:0529EveSamedi 7 Octobre 2006 à 23:06... Justement,
j'essayais de faire mes essais en toute discrètion, mais ma chère Eve était à l'affût ! Panthère, va...32EveSamedi 7 Octobre 2006 à 23:13Le w-e à Bloggland
est généralement désert... C'est le moment idéal pour être à découvert et incognito à la fois.34EveSamedi 7 Octobre 2006 à 23:19Est-ce que
ça veut dire que la plupart des gens blog au boulot et le cache a leur entourage ??35EveSamedi 7 Octobre 2006 à 23:2136BernardSamedi 7 Octobre 2006 à 23:4437EveSamedi 7 Octobre 2006 à 23:49moi, j'aime bien
avoir tout, tout de suite mais en même temps je suis très patiente. Belle photo.39EveSamedi 7 Octobre 2006 à 23:5342EveDimanche 8 Octobre 2006 à 00:1444EveDimanche 8 Octobre 2006 à 00:20Le ? incite l'interlocutrice/teur
à répondre... Sans ?, ça équivaut à un au revoir. Hé hé ! Je t'ai eue... Bizzzz, dors bien.46EveDimanche 8 Octobre 2006 à 00:30Oups ! C'est vrai...
C'est à moi que j'aurais dû dire ça. Mais ça ferait un peu schizo de me parler à moi-même. Bon appêtit, alors !48EveDimanche 8 Octobre 2006 à 00:4349EveDimanche 8 Octobre 2006 à 00:44Ouverture en fanfare...
j'ai loupé çà... celà dit lire ceci en déjeunant fonctionne aussi... mdr... alors ce coup-ci je me permets de te dire bienvenue dans le monde des +de 18ans.... rires... CEs ascenseurs... "elle" les aime tant aussi... Bonne journée alors...Mais de rien...
... sachant que je suis lectrices assidue de telles nouvelles... Et en plus on m'honore du statut de "Maîtrese"... alors...j'arrive
en retard, mais j'arrive, et je décide de rester, là, impatiente, dirais je même... non chutt! Bizous, z'hiboux tendres ici57TopxineMardi 10 Octobre 2006 à 14:0858Lara, la secrétaireVendredi 13 Octobre 2006 à 05:59Le résumé de la nouvelle
est le suivant : "Sur le conseil de Benjamin Chouffe, un fin connaisseur de bonne chère et de bonne chair, Sylvain Berg, petit employé communal, se paie les faveurs d’une prostituée, une certaine Luli. Il la retrouvera inopinément au sein d’une réunion politique : elle s’appelle Liliane Ackermanne dans la vie publique et brigue la fonction de bourgmestre aux prochaines élections. En fait de conseil, duquel Chouffe, en politicien habile, parlait-il ? Et quels vont être les atouts de Sylvain, à présent ?".
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je pense que ça fonctionne...