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Par
topxine dans
GABRIEL DE-MENAGE (20) le
26 Mars 2008 à 21:32
J'écoutais tes histoires, la triste addition de malheurs présents et passés que tu multipliais à l'envi comme dans un mauvais mélo' de ciné'.
Lui, ton mari, pendant tous ces longs moments, se roulait du tabac avec méthode, assis à tes côtés sans regarder personne ; et, quand il levait un œil, ce n'était encore qu'un regard éteint et fataliste. Il allumait son mégot, avalait une gorgée de sa bière sans remuer un seul poil de moustache. Il se laissait vieillir sans un seul commentaire.
« Ma femme est folle ! », semblait-il aussi signifier par son silence, « ... mais que voulez vous ?, elle est comme ça et nous sommes mariés ! ».
Tu bavardais, tu racontais, tu finissais par te répéter, tu étais décidément partie dans ton monologue comme ces dames solitaires qui n'ont plus eu personne à qui causer depuis des siècles.
Lui paraissait s'ennuyer à mourir. Tu pleurais sans pleurer. N'empêche que ta tristesse dégoulinait sur la table. Et, parfois, tu lui demandais d'aller chercher quelque chose dans la voiture, ou autre chose dans un magasin, comme si tu voulais l'occuper ou peut-être inconsciemment l'évacuer un instant.
Il y avait de la détresse dans ta voix, c'est trop peu dire.
Ton accent picard chantait néanmoins dans ma tête, je le goûtais comme une étrangeté mais qu'il était doux à mes oreilles, va-t-en savoir pourquoi !
(clic sur l'image)
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ressenti de ceque tu pensais demoi à ce temps là! Occupé mon homme afin de le distraire était pour moi, un élément rès important. Seulement "moi" je m'ennuyais à mourir.