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l'annonciation
Nous nous sommes quittés de force un peu avant 23 heures. J'ai regardé s'éloigner ta voiture avec amertume : encore une nuit en moins à passer ensemble.
La porte était fermée à clé, ce n'est pas une habitude, et ma femme campait dans le salon, devant sa sempiternelle télé. Elle m'a aussitôt décoché une remarque désobligeante, je ne sais plus laquelle.
J'ai sucré ma réplique, lui ai dit « bonne nuit » du bout des lèvres et suis monté me coucher.
Le lit m'attendait, les draps ouverts. J'ai filé dans le sommeil comme on file le parfait amour.
Ils m'ont épargné jusqu'à 4 heures du matin, le sommeil tout comme le parfait amour, mais ils se sont sans doute télescopés à l'entrée soudaine d'un cauchemar.
Mon coussin était aussi trempé que ma veste de pyjama.Je respirais comme l'âne brait et j'avais envie de pleurer.
C'est que je venais de vivre en rêve, Marie, ton annonce de rupture et notre premier et ultime chagrin d'amour.
Ce n'était qu'un songe, me suis-je dit en posant par terre un pied gauche peu rassuré. Pourtant, Marie, quand j'y songe, je ne vois plus très bien la frontière entre une passion peu réaliste et une liaison la plupart du temps virtuelle.
Gabriel
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Commentaires
2GabrielJeudi 29 Novembre 2007 à 07:34Disons que certains moments
se vivent de plus en plus... difficilement ! J'aimerais davantage de clarté dans la nuit ! ;-)3GabrielJeudi 29 Novembre 2007 à 08:22
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Faut pas être tristounet mister Green