• C'est ALLO?WIN, ce soir...

    N'oubliez pas de sortir vos POTIRONS !

    Les POTes IRONt y boire la soupe... olé !

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    (...) Puis, le coup d'estoc estomaque brutalement comme un phantasme nocturne dont on émerge cruellement avant la dénouement. « Connaissez-vous le Pavillon au fond du parc, ce petit kiosque dont l'escalier qui mène à l'étage est lamentablement désossé... », murmure-t-elle comme un tocsin dans le lointain, « C'est mon castel privé, voyez-vous ! Voudriez-vous le visiter ?... ».
    On voit, en effet, mais on se demande en aparté, le souffle condamné et la coupe pleine, à quel prix le crime est affiché.


    Le moustachu à la quarantaine grisonnante avait acquiescé d'une gâterie muette et pensive sur les genoux dévoilés, glissant ensuite la paume entre les cuisses dont il sembla expertiser la docilité. Les ombres s'allongeaient, impavides et suggestives, et, au bercail, une assiette l'attendait. Il était tard, mais cette petite pute est certes irrésistible.



    Dans l'expectative, l'homme jeta un regard indécis sur son chien qui bouclait un ultime tour du parc en dérapant. Les pattes prêtes à bondir à nouveau et le souffle haletant, celui-ci ne signalait aucune envie de rejoindre sa gamelle et, d'ailleurs, sous le casque de poils, l'œil pétillait avec complicité, la langue clapotait sur le côté de la gueule ouverte et une touffe frétillait au bout de son pénis agité.



    L'île est déserte et cette aborigène sensuelle ne consent-elle pas lascivement au sacrifice érotique ? « Allons voir ! Je te suis... », décide soudain le marin en la tutoyant avec dédain.



    L'escalier du kiosque, bien rongé par le temps, est effectivement impraticable mais, à l'arrière, le remblai de la ligne du chemin de fer ménage un accès à l'étage. Pour l'aider à y grimper, l'homme la soulève d'une virile emprise des mains autour de la taille. Et, tandis qu'elle se maintient en équilibre sur le rebord de l'étage, les coudes ramassés et une jambe pliée pour affermir sa position, elle surprend la chaleur d'un regard qui effleure son entrejambe ainsi découvert. Il l'a rejointe d'un saut fringant, puis d'un agile rétablissement des reins. En bas, le chien jappe un instant en frétillant de la queue, avant de se coucher tout de long en écorçant de crocs rageurs une branchette entre les pattes de devant.


    L'homme tombe aussitôt à genoux devant elle. Avec dévotion, il retrousse la jupe sur les hanches de celle qu'il prend pour une vierge et, lui forçant les cuisses, croise ses lèvres contre les siennes avec ferveur. Une langue passionnée s'insinue entre les commissures tandis que la moustache ravage la perle en amont. Il la presse aux fesses à pleines mains, contourne fébrilement les flancs et serpente vers sa poitrine en lui martyrisant les chairs.



    Pétrie de la sorte, Joséphine, apparemment complice, ne se prive pas d'onduler du bassin, ni de gémir en réponse à son agitation, ni de vibrer sans excès.



    Comblé par l'indécence de la bacchante, l'homme s'est remis sur pieds et, arrimant sans attendre deux avant-bras solides sous son fessier, l'étaye contre le mur, lui ordonne d'un murmure de s'attacher les chevilles autour de ses lombes. Elle ne l'a pas vu se déganter que, déjà, leurs sexes se rejoignent en un face à face qui ne s'attarde plus à d'autres préliminaires.

    L'outil l'a embrochée d'une ruade et, dans son ventre mis à sac, les grognements du forcené résonnent désormais comme la caisse d'un tambour. Joséphine ne ressent ni douleur, ni plaisir, ni même de l'ennui. Cela ne réveille en elle qu'un lointain souvenir amer que le pignouf disloquera de toute manière d'ici peu par une clameur sauvage et inhumaine, jamais assez vite cependant au gré de la donzelle brutalement butinée. 



    Quand le quidam déracine enfin le dard de son entreguibolle  qu'il souille jusqu'au nombril en trépidant comme s'il allait clamser sur place, Joséphine est subitement perforée par la vision apocalyptique d'une collision frontale entre deux locomotives dont le métal fusionné se plie, se froisse et s'imbrique dans le fracas insoutenable d'une explosion aveuglante. Mais il ne s'agit en réalité que d'un train filant à belle allure, quelques mètres au-dessus d'eux. (...) 



    In « Moeur's frisson », roman


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  • (...) Sur le coup de vingt-trois heures, dans un Night Shop où mes lèvres desséchées avaient guidé mes pas, et tandis que j'attendais impatiemment dans la file de payer une misérable canette de limonade, la silhouette cambrée d'une gamine d'une vingtaine d'années qui s'appuyait avec nonchalance contre le comptoir bondé réveilla d'un seul coup mes sens que j'avais pourtant pris soin d'émousser depuis quelques jours.


     



    De face, la ressemblance me semblait moins flagrante, mais, comme Juliette, elle portait au poignet une fine chaînette dorée attachant un prénom écrit en lettres cursives. Ni moi, ni la police n'avions retrouvé le sien aux alentours immédiats du lieu où s'était déroulé le drame.



     



    Je lui emboitai le pas en demeurant à distance respectable. Elle alluma une cigarette et je tentai vainement d'en renifler la fumée dans le vent. Ses talons, plats et ferrés à l'arrière, cliquetaient nerveusement sur le pavé, le bas de sa robe légère battait à mi-cuisses sous sa veste courte et je me régalais à la vue du slip qui transparaissait délicatement sur le tissu.



     



    Elle marchait à si belle allure que je fus forcé d'adapter mon rythme au sien. Aussi, cela lui devint bientôt manifeste que je la pistais et, d'ailleurs, après un regard fugace et inquiet quant à mes intentions, elle accéléra le pas davantage. Ses enjambées tourmentées faisaient ridiculement rebondir sur sa hanche un sac auquel elle semblait s'accrocher comme à une trousse de secours. J'étais certain qu'elle s'interdisait, non sans difficulté, de paniquer et se mettre subitement à courir.



     



    Je me demandais si, l'an dernier, Juliette avait éprouvé autant qu'elle la sourde terreur qui escaladait à présent l'échine de cette fille quand, soudés à quelques mètres l'un de l'autre, nous sommes enfin arrivés au bas d'un immeuble dans lequel elle s'engloutit en jetant derrière elle un ultime coup d'œil de soulagement.



     



    Je suis entré précipitamment à sa suite. Elle fouillait hystériquement son sac en quête d'une clef salvatrice. « Vous ne devriez jamais sortir seule à une heure aussi tardive ! », lui conseillai-je à voix basse en lui posant une main paternelle sur le bras.



    Bouche bée, la jeune femme écarquilla des yeux affolés. Je lui arrachai son sac avec autorité pour y dénicher moi-même les clefs puis, piloté par une excellente intuition, je lui ouvris la porte au tout premier essai, la poussant ensuite vers l'intérieur. Elle fut agitée de tressaillements irrésistibles et sa chair toute entière, frissonnant en diable, me parut soumise et consentante à tout outrage que je lui imposerais, pourvu qu'elle y sauvât tout au moins sa peau.



     



    L'an dernier, me disais-je avec certitude en guidant de force la jeune fille par le bras en direction de l'ascenseur, Juliette avait connu un sentiment d'épouvante fort similaire à celui dont je vivais à présent, par procuration de cette fille effarouchée, la lente et sournoise progression.



     



    Soudain, je la lâchai, comme j'aurais tant aimé qu'on eût lâché Juliette, et lui rendis son sac qu'elle accepta maladroitement entre des mains tremblantes.



     



    En guise d'adieu, je m'emparai avec douceur de son poignet pour y lire le prénom attaché par la chaînette, avant de lui ébaucher un geste tendre de l'index sur l'arête du nez. (...)



     



    Extrait de « Moeur's frisson », roman.


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  • Parfois, elle avait l'impression qu'il la considérait comme une sculpture érotique parmi les autres objets décoratifs de l'appartement, surtout lorsqu'il semblait soucieux ou amer, jeté comme une loque sur un fauteuil, ce qui lui faisait alors ôter ses lunettes en laissant errer tout autour d'eux un regard myope et vide pendant plus d'une heure parfois.

    Sa transe figée s'achevait invariablement par le même scénario : il s'arrachait soudain d'un bond de son siège de velours pour leur servir à tous deux un whisky bien tassé et, comme s'il découvrait enfin que la patiente odalisque était aussi faite de chair et de sang, en entreprenait l'assaut sur le champ, d'une paume lui ravageant les seins, d'une bouche gourmande sur ses lèvres ou d'un double-doigt inquisiteur qui la limait entre les cuisses.
    Généralement, Blandine était plus que consentante car elle était elle-même friande des variantes amoureuses les plus ingénieuses, les plus incongrues que Gabriel parvenait à inventer à ces moments-là.



    Mais, avant-hier, elle avait ressenti pour la première fois une lassitude qui lui avait fait adopter cette attitude froide : de fait, elle était vraiment devenue un bas-relief grandeur nature d'une femme debout, aux deux bras appuyés contre le mur, les cuisses en triangle équilatéral et dont la croupe merveilleusement taillée à même le marbre serait souillée par un vandale iconoclaste.
    Il n'avait guère trouvé étonnant qu'elle restât aussi immobile et imperméable car cela faisait partie de leurs jeux, rien de particulier sinon peut-être que les bouts de ses seins n'avaient eu aucune érection.
    Il avait éjaculé sans davantage de réflexion dans l'étroite rainure de ses fesses.
    Mais il ne vit pas la moue de dégoût qu'elle adressa aux murs devant elle.



    Extrait de « Paquebot en cale sèche », roman


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